Rêve cauchemardesque.

Marcus & Amy

On dit souvent que New York est une ville pas comme les autres, qu’elle se démarque et ne se compare à nulle autre, il y a quelques semaines j’aurais envoyé balader la personne me tenant ces propos, affirmant que cette phrase est nulle de sens. Mais maintenant que j’y vis, c’est différent, oui cette ville est un peu le QG de toutes les grandes puissances américaines, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, mais c’est plus que ça. Voila des jours que je me balade entre les différents quartiers de cette grande pomme, découvrant peu à peu ce qu’elle regorge, je ne saurais donner de sentiment par rapport à elle, autant d’admiration et de dégoût y ressort. Étrange ? C’est vrai. Mais trouvez un semblant de chose de vraiment clair d’esprit et on en reparlera.

Ces derniers jours je traine plus vers Staten Island, enfin un endroit à peu près calme dans cette ville de dégénérés « C’est toi qui dit ça… » La ferme Aiden ! Tu me gonfles avec tes remarques inutiles ! Toujours à donner ton avis sur le moindre de mes faits et gestes depuis que je suis arrivée ! Et quand on te pose de vraies questions il y a plus personne ! Tu parles d’une entité qui s’affirme supérieure ! «  Tu ne devrais pas me parler ainsi gamine… » Sinon quoi ?! Tu vas me faire du mal ?! T’es pas crédible mon vieux ! Puis si j’arrêtais de te parler tu te sentirais bien seul espèce d’ombre à la noix !

Oui donc… Staten Island… Pourquoi celle-ci en particulier déjà ? Ah ouais c’est tranquille comme coin, peu fréquenté, peut-être le seul endroit où on peut vraiment respirer, rien à voir avec Manhattan, puis c’est moins surveillé et autant dire que ça m’arrange.

C’est en marchant près des quais, bercée par le fracas des vagues sur la berge que mon regard se fixa sur un porte avion militaire, rien à voir avec ceux que possède le SHIELD et qui peuvent voler mais un vieux datant surement d’une des deux dernières guerres mondiales, en tout cas il n’était plus en service, peut-être était il devenu site touristique. Que cela soit le cas ou non je ne pus m’empêcher de le visiter. Ce fut grandiose, l’authenticité intérieur tout comme ce vaste sol bétonné, brûlé par le soleil au fil des heures et ayant comme seul refuge l’ombre de cette tour de contrôle donnant une vue immanquable sur le reste des environs. Ainsi je me postais en hauteur, assise sur l’une des paraboles, à l’ombre des regards indiscrets. Une sérénité s’y dégageait, profitant de ce temps à perdre je m’amusais à modifier cette ombre projetée sur la piste d’atterrissage, lui donnant tous styles de formes.

La plupart du temps j’étais la seule propriétaire des lieux et si ce n’était pas le cas je faisais en sorte de l’être. Jusqu’à maintenant personne digne d’intérêt ne se fit distinguer, mais ce fut jusqu’à l’arriver de cet homme. Jamais vu auparavant il passa de longues heures immobile, il n’avait rien de l’allure qu’on ceux qu’ils prennent rendez-vous dans la zone pour toutes formes de trafique. Ce ne fut que vers le début de soirée qu’il se décida enfin à bouger, pourtant rien ne s’était produit, car s’il ne m’avait pas remarqué et heureusement d’ailleurs, j’avais un bon angle de vue pour observer les activités du coin. L’homme qui avait attendu toute la journée alla finalement se poser sur un banc un peu plus loin, pour une nouvelle fois rester immobile, seul détail, cette fois ci le jeune homme s’était endormi. « Tu vas le fixer encore longtemps ? » Shhhht… T’es chiant à la fin… Va voir là bas si j’y suis… D’accord ? Brave petit…  « … »

Alors que le soir s’imposait et que les ténèbres se répandaient sur le seuil Américain, les bras de Morphée ne tardèrent pas à me gagner, m’enveloppant pour me faire rejoindre le pays des songes.

Mais plutôt que de me réveiller quelques heures plus tard au même endroit, j’ouvris les yeux sur un espace qui m’était totalement inconnu, brumeux et froid, ne ressemblant à nul autre. « Aiden ? » … Pas de réponse… Décidément il sait trouver ses moments pour bouder ce con… « Aiden ?! » Toujours rien alors que je l’appelle et plus seulement dans ma tête. J’avance sans savoir où je vais, tout se ressemble, rien n’est familier, aucun détail ne me permet de me retrouver dans ce lieu étrange. Rien, le néant, un immense vide qui me met mal à l’aise… Je fais volte face à la recherche d’une solution, une sortie, n’importe quoi ! En fin de compte, c’est une silhouette qui se dessine non loin de moi, si je ne peux la reconnaître à cause de la brume, cela ne m’empêche pas de courir pour la rejoindre, lui attrapant le bras pour qu’elle fasse volte face et que je puisse enfin voir son visage. « Aiden ? »

Mon expression se fige, je fais quelques pas en arrière, presque effrayée et incapable de dire quoique ce soit. Cette personne est loin d’être Aiden, car il ne s’agit non d’un inconnu mais du mec du banc…
C’est quoi ce délire ?! Pourquoi est-il là ?! Et je suis où bordel ?!

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Marcus & Amy

Il me regarde avec autant d’incompréhension que moi, je garde le silence cherchant des réponses intérieures, en vain. Loin d’avoir trouvé des solutions, l’endroit où nous sommes se matérialise en un lieu plus concret, plus logique de sens, du moins c’est ce que je pense avant que nombreuses bêtes hideuses et baveuses apparaissent. La petite fille en moi panique de plus belle, sous la surprise je fais un nouveau pas en arrière alors que ces monstres ruisselants de sang et dégageant une odeur pestilentielle s’avancent dangereusement vers notre direction. Je dégage mon regard de leurs yeux menaçant l’espace d’un instant, et le porte vers l’homme qui m’accompagne, impossible de comprendre ce qu’il fait ici. Je l’observe alors qu’il tente de s’emparer d’une branche, un bel échec étant donné que ce n’est qu’un serpent qui en vient, j’hausse un sourcil sur cette transformation plutôt dérangeante. Immobile mes instincts me font reprendre le contrôle de mon corps, je fixe l’endroit où la meute uniforme et assoiffée de sang se trouvait, disparue, à la place se tient un grizzli tout aussi angoissant. L’homme se tourne vers moi et me propose la fuite, je lui réponds d’un regard entendu sans toutefois dire le moindre mot.

L’adrénaline me permet de suivre l’adulte qui mène la course opposé à la position de l’ours, il est bien plus rapide que moi, un sentiment de peur si c’est vraiment cela me permet de suivre la cadence. Pendant plusieurs minutes nous continuons à courir alors que le monde qui nous entoure se remplit de plus en plus de bêtes difformes et inquiétantes. À travers l’obscurité de la jungle je distingue de nombreux yeux brillants nous fixant, ce qui ne me donne pas du tout envie de m’arrêter. Malheureusement mon souffle commence à me manquer, mon allure se ralentie, je manque terriblement d’endurance. Ma respiration saccadée me stoppe dans mon élan, les yeux fermés et mains sur mes genoux, j’essaye tant bien que mal de calmer mon cœur battant à la chamade.

Je perçois une présence se rapprocher dans mon dos, un frisson me parcoure l'échine, bordel il faut que je me calme, mon comportement de gamine apeurée m’exaspère, depuis quand je panique comme ça ?! Raah ! Ça m’énerve ! Et pourquoi l’autre idiot ne se manifeste toujours pas ?! Ce n’est pas le moment de faire grève sérieux ! Je plaque mes mains contre mon visage pour me reprendre, changeant totalement d’expression au passage, mon regard presque pétrifié laisse place à une expression bien plus sinistre. Je me retourne sans faire attention si l’humain m’a attendu ou non, et expire un long moment. Je fixe mon opposant devenu une sorte de cerbère, un croisement entre plusieurs animaux, chacun possédant autant de crocs que de griffes. J’hausse un sourcil alors qu’il se rapproche, ne se trouvant plus qu’à quelques mètres. Mes bras se tendent en sa direction, les poings serrés, attendant le bon moment j’écarte mes doigts, à en faire trembler mes mains. Les ombres de mes manches se matérialisent au même instant, 10 piques tranchants foncent sur le monstre, le transperçant de toutes parts. Je tors mes phalanges comme si je manipulais des marionnettes, fixant les piques au sol, emprisonnant la bête sur sa position. Un soupire de soulagement m’échappe, ne plus être chassée comme une pauvre proie sans défense me détend.

Le dos toujours tourné à mon partenaire, je ne l’ai pas oublié pour autant, j’observe la créature croulante en train de fondre pour devenir un amas d’organes et d’os mouvants, essayant de s’extirper de mon piège pour se transformer en un monstre une énième fois. En plus d’être affreux visuellement, il laisse échapper un son roque, une sorte de râle de supplication, ainsi qu’une odeur de chair putréfiée. Je fais un pas en arrière, répugnée.  « Dégueux… »
Ce laps de temps me permets réfléchir à la situation avant de subir une nouvelle attaque. Aiden ? … Toujours rien… Tu vas arrêter de faire le sourd bordel ! … Oh il me gonfle ce boulet… Ah moins que… Le doute me vient, j’en reviens à ma première interrogation : Où suis-je ? Une idée en suit, je me retourne et fixe l’homme du banc, le dévisageant sans retenue. C’est lui le détail qui me perturbe, il semble aussi paumé que moi… Est-ce que… Je ne risque rien en lui posant directement la question « T’es réel ? ». Si Aiden avait été là il m’aurait dit de l’attaquer avant de l’interroger, afin de le comparer à l’autre chose vivante à coté, voir s’il est identique, mais le fait d’avoir l’impression de le connaitre m’en empêche.

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Je l’interroge toujours du regard alors que l’homme m’affirme qu’il est dans la même situation que moi, réel dans un environnement tout droit sorti de l’imagination. Un rêve, une hallucination ou une manipulation. Ce sont les solutions les plus logiques à ce que nous vivons, je me rattache à cette idée, histoire de rester calme et de ne pas péter un câble. Mais c’était avant que le monde ne change de nouveau. Se brisant en des multiples pièces, un puzzle géant qui s’effondre pour finalement se reformer en une forêt immense et toujours aussi sombre que la jungle précédente. Je serre les points et fronce légèrement les sourcils, cette histoire commence à sérieusement me gonfler, ma patiente atteint un seuil à ne pas franchir.

Je ferme les yeux un instant pour reprendre définitivement ma respiration et faire preuve de self contrôle. J’aurais dû me douter que ce ne serait pas aussi simple. Je repose mon regard sur ce qui nous entoure et voila que des princesses aussi laides les une que les autres nous font face. Je les scrute et reste immobile, le regard glacial, j’attends de voir comment les choses évolues avant de fournir la moindre expression à mes opposants. Ils se présentent, j’hausse un sourcil alors qu’ils continuent leur tirade. J’ai franchement l’impression qu’on se fout de ma gueule.

Ma réaction face à ce qu’il se passe est grandissante à mesure des absurdités qu’ils nous sortent. Je passe d’une profonde surprise, à la perplexité, à un doute oppressant, une frustration de me retrouver avec ces barges et enfin au dégoût en l’espace de quelques secondes. Comme si cela ne suffisait pas, ils nous proposent de les suivre. Et puis quoi encore ?! Mon regard plus que noir se tourne vers la seule personne à peu près censée de l’histoire, je me tourne vers lui alors que… Ok je retire ce que je viens de dire, ce mec aussi fou que les autres, je sais pas si c’est maladif et j’ai pas envie de le savoir. Mon regard alterne entre l’homme du banc et ce groupe d’abrutis. Mon visage toujours aussi terne, j’ouvre la paume de ma main, et laisse les ombres de ma manche y descendre pour matérialiser une baquette fine et pointue. Je m’y empare et l’envoie comme je le ferais avec une lance dans le front de ce pseudo Barry Truc, lui transperçant le crane en deux et le faisant tomber à terre. « Abracadabra binoclard. »

Et de un, je crée un autre pique et le fait mouvoir entre mes doigts, profitant de cette satisfaction que je viens de me procurer. Alors que j’allais le lancer sur la cruche du groupe, le garçon à terre se redresse comme si rien n’était, et me regarde souriant avant de me dire « Toi t’as pas lu les livres ! "et l'un devra mourir de la main de l'autre" Sauf que Voldy est à Green Peace, résultat je suis immortel ! Pratique non ? Bon vous venez ? » Je le fixe droit dans les yeux et lâche mon pique, incrédule, je bloque au moins dix secondes avant que mon visage puisse faire une autre émotion. Puis… J’éclate de rire. Ça y est je suis contaminée. Un fou rire me vient, je me tords sous l’effet des rires, ma respiration se bloque, je suis à la limite de m’étouffer, j’en peux plus. Mon seuil de tolérance a été franchit, j’ai craqué.

Je plaque une main sur l’épaule du mec du banc, histoire de me soutenir le temps que je me calme. Je reprends enfin ma respiration mais impossible de défaire mon sourire de mes lèvres. Je lui tapote l’épaule et le regarde tentant de ne plus rire « Et sinon c’est quoi ton nom à toi ? J.K. Rowling ? Michael Gerber ? » J’explose de rire de nouveau, c’est plus fort que moi, j’arrive encore moins à me contenir. Mes bras sur les côtes, j’en pleure. Mon attention se repose finalement sur le groupe de danseuses et entre deux gloussements je sors « Ok ! ok ! On te suit Barry Cooper, passe devant ! »

« C’est Barry Tropper. »

« Ouais ouais, j’en ai rien à foutre Harry, avance ! »

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Je les suis, mains dans les poches et le sourire aux lèvres jusqu’à où ils nous emmènent. Un bruit survient, je ne peux m’empêcher de sourire plus sincèrement devant ces nouveaux spécimens. Une nouvelle crise de rire me vient, je n’en peux plus, je ne me contrôle plus du tout, c’est trop formidable pour être vrai ! Il faut que je m’incruste dans cette folie. Je claque des mains puis relève mes manches, remettant convenablement ma chemise en place. Je claque des doigts et un faux micro d’ombres apparaît entre mes doigts. Je commence à sautillé et je commence mon discours, m’adressant à la foule du délire mais pas encore en délire et plus précisément à l’homme du banc qui semble déconcerté.

« Marcus Marielo ! L'heureux vainqueur du grand concours des Gemini Croquette. Ce garçon carbure d'enfer, alors à vos strings ignifugés les filles, le gonz est un véritable volcan, il est hot, hot, HOT ! Belle taille, belle carrure, belle coiffure, bring down. Il a tous les atouts ! Et en plus il a des trucs à dire aux quelques 50 milliards de paires d'oreilles qui nous écoutent ! Balance tout mec ! »

Sans attendre sa réponse je choppe le fils du géant vert qui ne doit pas être le sien d’ailleurs va sa taille et les oreilles à la Dumbo, le soulève et le tend vers Marcus, le secouant sans ménagement.

« C'était green !!! Aussi green que ça peut être green !!! Green à la puissance green !!! Green green green ! Mais pas Greenpeace c’est Hasbeen ! »

J’envoie valser le fanatique du yoga et me retourne continuant ma perte de contrôle.

« Les schtroumpfs du Ku Klux Klan ! Pourquoi vous voulez refroidir ce pauvre homme ou femme ça dépend du point de vue à cause de la tenue ?! J'ai pas de feu sur moi. Y'a pas d'allumettes ? Quelqu'un a des allumettes ? J'ai pas de feu, j'ai arrêté de fumer, si j'avais su. Oh mon père vous fumez ? » Je m’adresse au schtroumpf qui doit avoir la nausée. « Vous avez du feu ? Vous n'avez pas d'allumettes ? »

Je me retourne n’attendant toujours pas de réponse, un gros chat arrive en dansant le Boogie woogie, je le pointe du doigt et je le rejoins en dansant, puis échangeant quelques pas avec ce gentleman poilu.

« Ça c’est Green ! Ça POP POP POP !! Et non poop les enfants ! On est pas chez les Télétubbies ! Je veux pas de Po ici !! »

Je me déhanche avec grâce alors que le tapis volant ou violant, étant donné de l’ambiance qui rêne ici, on peut se poser des questions, débarque.

« L’équipage vous remercie d’avoir choisi la compagnie tapis volant, veuillez rester assis jusqu’à ce que la carpette se soit stabilisée ! Si ce soir, le rôle du héro débile qui nous sauve de la famine sera joué par un acteur grand ténébreux sinistre, binoclard et moche ! Alors bordel de merde je veux mes trois vœux ! »

Je laisse tomber mon micro et attrape le cowboy par le col, perdant d’un seul coup ma bonne humeur, lui adressant un regard noir.

« Primo ! Je veux des cookies ! Deuxio ! Je veux tuer Wolverine ! Et tercio espèce d’enfoiré ! Je veux sortir d’ici !! »

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« Et ! » On garde les pieds joints et on lève le pied gauche, « 1 ! » On pose le pied gauche pour lever le droit, « Et ! » On garde la position précédente, « 2 ! » On fait faire glisser la pointe du pied droit sur le sol et on pose le pied de manière à avoir les jambes légèrement écartées, « Et ! » On ramène le pied gauche en le levant, « 3 ! » On pose le gauche pour lever le droit, « Et ! » On pose le droit pour lever le gauche, « 4 ! » On fait la même chose que pour le deux mais on inverse sa droite et sa gauche, « Et ! » On ramène le pied droit en le levant, « 5 ! » On pose le pied droit en levant le pied gauche, « Et ! » On pose le pied droit en levant le pied gauche, si ce n’est pas le contraire, « 6 ! » On pose le pied droit de manière à être dans la position de départ mais très légèrement écartée. Et on est pas des prudes ! On fait ça pendant 4 minutes et 3 secondes soit 243 secondes soit 40 fois l'enchaînement précédent ! Et bien entendu on garde le rythme dynamique de 48-52 mpm car on respecte avec papa ours !

237 secondes plus tard…

Mains sur les hanches, la poitrine faisant des vas et vient répétitifs au rythme de la chanson enfin terminée, je reprends doucement mon souffle en observant ce qu’il se passe à coté, remarquant ce que j’ai raté pendant ma danse endiablée. Vane semble avoir mère nature qui lui chatouille le nez, à part si c’est le vainqueur du concours le responsable ce qui risquerait de me faire rire, encore. Le père Noel semble se ramener à la fête mais une chose à la fois, là je discute affaire avec Woodie de Toys Story, le fourbe est d’ailleurs tumultueux et cet adjective s’accorde à l’ambiance, je ne veux aucun commentaire.

« Elle a dit Tumultueux !!! » s’exclame l’un des personnages lambda, peu mit en avant par l’histoire car on s’en contre fou et qu’il ne sera pas sur le générique de fin alors que la douce mélodie de la marche impériale couvrira des noms glorieux.

Bref, je choppe ma pelle d’ombre et lui CLONK la tête en guise de réplique alors que Focke ! Lui, refuse catégoriquement de me céder quoi que ce soit ce lâche ! Mais mon attention retombe entre les deux boules de poils, se bloquant sur cet échange des plus (im)probable. Alors que Marius ou Marcus ou le Mariole au choix me rejoint, je les observe toujours, suivant leur affrontement avec curiosité. Bizarrement je ne fais même plus attention à leur visage, m’imaginant la fusion des deux, elle se fera après une petite chorégraphie se terminant avec le rôle majeur de l’index. Cette idée mise de coté, mon regard penche sur mon voisin, qui semble étrangement bien s’adapter à la situation, cela me surprend, cet humain n’est pas si inutile en fin de compte. Chose des plus surprenantes s’en suit, un léger sourire sincère prend possession de mes lèvres. Mais la réalité, ou du moins ce qu’il en reste, me fait revenir à la folie.

C'est moi ou la nymphomane est littéralement en train de me narguer avec un paquet de cookies ?! Elle est folle, elle n’aurait pas pu mieux me demander de l’exécuter, comme mon collègue le dit j’ai pas prit mon thé, ça va pas le faire. Ma main mimant un pistolet s’élève en direction de son front, la voix glaciale je lâche. « Toi par contre, on s’en fout si tu meurs, t’es pas l’héroïne. » Mon pouce se redresse brusquement et une balle d’ombre vient se longer au milieu de son crane. Finalement je me suis enfin faite la cruche du groupe, c’est presque malsain mais je m’en contre fiche, je lui vole son paquet de cookies sans aucune pitié pour son cerveau qui s’étale de plus en plus sur le sol.

Puis, telle elle une enfant qui irait demander un service à un adulte, les mains joints dans le dos, j’avance en direction de Force rouge et Force bleu en sautillant. Usant de mes capacités, je leur pique un peu de leurs ombres et matérialise l’ensemble en une feuille de gui que je place au dessus d’eux. Sifflante, je me retourne pour ne pas assister à la scène, je suis mineure, qu’on me laisse le reste de mon innocence… Je lève les bras en l’air en signe de victoire
« Je suis presque crédible ! »

L’étoile qui mène vers l’infini et au-délà, je suis assez étonnée de ne pas entendre cette phrase de la bouche de mon faux faiseur de souhaits mais bon ce n’est plus très important, j’ai mes cookies. Néanmoins j’aimerai croire que la porte de sortie se trouve à cet endroit. En pleine réflexion, je me fais câliner sans prévenir par Force… verte. Prête à répliquer d’un gentil coup de coude de l’estomac je me retiens, je reconnais cette odeur. Un mélange de sucre, de chien mouillé, de vieille chaussette et d’origan. Je me retourne pour lui faire face, mon visage changeant de l’incompréhension à la joie, je lui rends son étreinte. « Grinchichanounet ! » Un câlin passionné plus tard, il me poke le nez puis demande.

« Que fais tu là ma fille ? On avait dit plus de voyage entre les dimensions ! »
Son ton est celui d’un adulte inquiet, il semble vraiment heureux de me voir, pourtant j’ai l’impression qu’il me confond avec une autre, cela me déstabilise, j’hésite puis rentre dans son jeu histoire de ne pas le décevoir.

« Je sais pas ! Avec Marcus on est paumé ! On voudrait aller là bas ! » Je pointe la face de Mickey qui se trouve dans le ciel. Grinchinounet semble réfléchir, intensément,  peut-être trop, ça me met presque mal à l’aise mais j’attends en silence.

« Faudrait que je demande à mes larbins ! On a plein de trucs dans la cave, On a même un tabouret ! Quand on s’assoit d’ssus, on se retrouve sur un autre tabouret dans une taverne dans le Languedoc. Le siège de transport qu’ils appellent. En plus, comme par hasard c’est moi qui ai essayé le premier. Deux semaines et demi plus le bateau qu’ça m’a pris pour revenir. J’avais pas compris qu’en me rassayant d’ssus, ça me ramenait de l’aut’côté. Et à l’arrivée j’me suis fait mettre une chasse, parce que j’avais ramené l’autre tabouret, et que soit-disant il aurait fallu qu’il reste là-bas. Pourtant ils marchent les deux tabourets ! Eh ben ils sont l’un à côté de l’autre. Alors ça fait pas pareil… Sinon je devrais avoir une échelle mais faut que ce soit équidistant. Si c’est équidistant en même temps que nous, on peut repérer le dragon par rapport à une certaine distance. Si le dragon s’éloigne, on s’ra équidistant, mais ça s’ra vachement moins précis… et pas réciproque.»

Je le scrute puis cherche de l’aide du regard avant de le regarder de nouveau droit dans les yeux et de me racler le fond de la gorge. « C’est pas faux. »

Sur ces idées foireuses je m’éloigne de ce monstre en méditation et m’adresse à Marcus, la main dans mon paquet de cookies et le regard détaché au possible. « Bon ! Et maintenant ! On fait quoi ? »

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