Raphael se sentait d'excellente humeur ce matin. Excellente humeur qui avait dépérit au fil de la journée. Arrivé au bureau, des plaintes des employés, soi-disant pas assez payés pour le travail qu'ils fournissaient. Bon, problème qui serait assez vite réglé, cela n'entama que légèrement son humeur. Ensuite, un partenaire qui demandait qu'on revoit à la hausse le prix de certaines transactions importantes. Or cela n'arrangeait pas vraiment le PDG de WhiteCorp. Mais bon, c'était un partenaire important, il fallait le garder dans de bonnes dispositions. Voilà quelque chose qui le faisait déjà un peu plus râler. Et voilà qu'en plus de tout cela s'ajoutait le départ de sa secrétaire. Raphael allait - encore - devoir en engager une autre. Peut-être aurait il fallu qu'il ne drague pas toutes ses secrétaires pour qu'au moins une seule d'entre-elle accepte de rester au moins un mois... Mais hé, s'il le faisait c'est bien qu'elles le méritaient! Il n'engageait que les plus compétentes après tout! Et les plus jolies, bon, il fallait bien l'avouer.
A midi, il sortit déjeuner à son endroit favori. Manque de bol, fermé exceptionnellement pour cause de "décès dans la famille" comme l'indiquait l'écriteau sur la porte. Il fallait que ça tombe aujourd'hui bien sur... Après cet imprévu, d'autres malheurs défèrlèrent sur Raphael tout au long de sa journée. Des faits mineurs certes - son stylo qui casse, soucis de pc, impossible d'ouvrir son amoire,... - mais qui zappèrent vite sa bonne humeur. Il fut donc plus que ravi que sa journée de travail se finisse, espérant avoir un peu plus de chance et peut-être de bonnes nouvelles pour le restant de la journée. Il lissa son costume et rangea des documents dans son sac qu'il mit en bandoulière. Saluant les personnes sur son chemin il prit la direction de la sortie de WhiteCorp. et respira enfin l'air libre.
Fin d'après-midi agréable, le soleil chauffait doucement, chaleur en duel contre la légère brise qui raffraichissait l'air. Cela le calma un peu, bien qu'il était toujours aussi maussade. Direction le manoir pour un repos qu'il estimait bien mérité. Raphael marchait dans la rue, tête baissée, au milieu de la foule. Il réfléchissait à sa double vie. Mascarade n'était plus aussi connu qu'avant, ses vols n'étaient plus aussi médiatisés. En même temps, on pouvait le comprendre : les mutants, les avengers, les aliens, Hydra, Utopia, les Etats-Unis,... Le monde connaissait de bien plus importants sujets de discussion. Mais sans dire que ces choses le désintéressaient, il n'était pas beaucoup plus impliqué que cela dans ces luttes de pouvoir entre Hydra et les Etats-Unis. Du moment que l'un et l'autre ne s'intéressait pas de trop près à lui... Quel paradoxe! Il regrettait que Mascarade soit moins connu qu'avant mais ne tenait pas non plus à ce que le gouvernement américain ou leurs ennemis s'intéressent de trop près à lui! A bien y réfléchir, le rôle de Mascarade était bien plus simple à tenir avant que la technologie ne fasse un grand bond en avant, et avant l'apparition de tous ces..."héros" et autres "vilains". Mais le voleur tenait à ce que la réputation de ses prédécesseurs tienne.
Tout en réfléchissant à tout cela il bouscula sans le faire exprès quelqu'un. Une voix de femme l'interpella en le traitant de brute. Il allait marmoner une excuse mais, baissant les yeux, il vit une jeune femme à terre qui avait l'air de s'être fait mal. Aussitôt il produisit un léger sourire en s'accroupissant.
-Oh, veuillez m'excuser. J'étais perdu dans mes pensées, je n'ai pas fait attention. J'aurais du regarder devant moi.
Il profita de sa position pour détailler discrètement la jeune femme : la peau légèrement bronzé, de beaux yeux verts, une chevelure brune - bon point, il préférait les brunes -, un physique agréable,...et une impression de déjà-vu. Il n'aurait su dire où, mais il était presque sur de l'avoir déjà vue quelque part. Des images du manoir lui vinrent à l'esprit. C'est là-bas qu'il l'aurait rencontrée? Possible, il y avait tellement de personnes qui entraient et sortaient de l'immense bâtisse... Dans le doute, il se leva et lui tendit la main.
-Permettez moi de vous aider à vous relever. Oh, et je ne serais pas un gentleman si je ne me présentais pas... White. Raphael White.
Et ce sourire, toujours ce petit sourire orgueuilleux et sur de lui qui flottait sur son visage. Non, son père n'avait jamais pu venir complètement à bout de cette partie de son caractère. Mais après tout, c'est ce qui faisait tout son charme...non?